Par le Col de Cortiou, l'Anse de la Mélette et la Calanque de l'Escu.

Caractéristiques approximatives :
~ Localisation : Massif de Marseilleveyre (13)
~ Départ / Arrivée : Parking des Baumettes, aller-retour
~ Distance : 7,35 km
~ Durée : 6 h à moins d'un km/h pauses comprises
~ Dénivelé total : 1690 m

Le mistral nous dégage un superbe ciel "bleu-provence" en ce vendredi matin, 10h00, aux Baumettes. Depuis la clairière où se trouve le mémorial des trois résistants fusillés nous hésitons sur la marche à suivre : le sentier balisé rouge ou le noir ? Les deux rejoignent le bleu de toute manière. Nous suivons le noir (GR51/98) qui grimpe derrière la jolie facade en ruine avec sa porte voutée, entre les Cols des Baumettes, de Sormiou et les Collines de Lun. Au sommet de l'une des plus hautes, arrêt photo sur la calanque des privilégiés, Sormiou, depuis nos 232 mètres d'altitude. Nous descendons sur le sentier bleu qui coupe la route goudronnée en direction du Col de Cortiou et ses 244 mètres. Je dirai sans trop m'avancer que nous nous trouvons au point culminant de notre boucle. D'ici, un sympathique panorama surgit, un des plus beau profil de l'île de Jarre se découpe sur l'outremer contrastant avec les roches immaculées des îles et du massif. D'un côté, le balisage bleu permet d'atteindre rapidement le Plateau de l'Homme Mort via une crête surplombant le Cirque de Coulon. Nous avons préféré le chemin du littoral à l'abri du mistral, en suivant le balisage noir en direction de Callelongue puis, dès qu'il se présente, le vert qui descend vers le cap entre l'Anse de la Mélette - où nous déjeunerons bientôt - et la Calanque de Cortiou, vraisemblablement difficile d'accès depuis la terre. D'ailleurs il me semble qu'elle ne possède pas vraiment de plage digne de ce nom et se traîne un lourd fardeau. En effet, les égouts de notre Cité Phocéenne se déversent dans une crique toute proche et les divers produits chimiques et autres métaux lourds qu'une des plus grande station d'épuration du monde n'a pas pu filtrer nourrissent les pageots... Circulooons ! Car le fumet nauséabond des eaux usées est à peine balayé par les rafales de vent. Une petite descente sympathique entre les rochers et nous avons rejoint le bord de l'eau dans l'Anse de la Mélette, jonchée de gros blocs qui se sont décrochés du splendide Cirque des Walkyries tout là-haut. Le chemin entre cette anse et l'entrée de la Calanque de l'Escu est très agréable, une charmante pinède succède à chacune des trois belles criques que nous découvrons en chemin, où plongeons et baignades doivent trouver de nombreux adeptes en été. Plongée, justement, dans le sentier qui mène à la calanque balisé en pointillés verts. Nous y surprenons l'aire de pique-nique d'une future rando. La houle a creusé la falaise avec persévérance et l'Homme (Des pêcheurs? Des flibustiers? ...) y a construit, il y a deux ou trois siècles, une citerne d'eau douce sous le surplomb, histoire de contrer l'aridité du quartier. Pas cons les mecs. Malgré les pluies de la veille et la roche qui suinte le niveau du précieux liquide est au plus bas. En admirant les parois qui nous dominent, et qui s'effondreront malheureusement un jour, nous distinguons des cables pitonnés à la roche à une quarantaine de mètre au dessus. Aïe aïe aïe, c'est par ce "passage délicat" annoncé sur notre carte que notre périple continue. Sujets au vertige s'abstenir ! Il faudra grimper sur ce sculptural caillou qui couvre la calanque en "s'assurant" aux cables, sur une vingtaine de mètres environs, et en deux fois (dans ce sens le second passage, plus élevé, est assez impressionnant). Je conseille de procéder à l'ascencion de cette voie plutôt qu'à sa descente, mais c'est très subjectif. Eviter de trop regarder en bas et ne paniquez pas. Votre femme vous dira : "Moi je ne le fais pas et, s'il te plait, toi, n'y vas pas!" Et puis elle voudra y aller la première et une fois passée elle dira : "Waaah, c'était trop bien, allez, je le refais une main dans le dos et les yeux fermés!". Car normalement ça passe sans casse, c'est justement la partie "grimpette-adrénaline" qui donne du piment, plus que de la difficultée, à ce circuit. C'est largement faisable même pour des marcheurs débutants comme nous. De plus, nous étions accompagné d'un petit quincagénaire dégarni, cardiaque, ventripotent et informaticien de surcroît, et il a survécu sans râler (bravo Papa). Le sentier vert rejoint ensuite le GR (noir) sur les contreforts de la crique suivante. Il est nécessaire de lever bien haut les genoux pour les dépasser. Le retour débute d'ici, avec successivement à main gauche les superbes Cirques de la Bougie et des Walkyries, et à main droite, beaucoup plus bas, les lieux magiques où nous nous trouvions encore il y a quelques minutes. Nous croisons le départ du balisage marron vers le Pas Supérieur de la Mélette qui m'intéresse pour une prochaine balade. Que dire de la suite du chemin sinon qu'il s'agit du sens inverse à celui effectué ce matin ? Cols de Cortiou, de Sormiou puis des Baumettes vers notre Parking. Cette randonnée a la particularité d'avoir un dénivelé en dents de scie sans le moindre ébouli, ce qui convient mieux à mes jambes que des montées ou des descentes constantes et franches dans des gravats instables. Niveau paysages, aucun souci, vous en prendrez vraiment plein les mirettes, et puis le fait de longer le littoral la plupart du temps protège relativement et agréablement bien du mistral. Je vous rappelle que le passage au dessus de la Calanque de l'Escu est sincèrement vertigineux, il vaut mieux en être prévenu pour ne pas s'y engager à la légère. En prenant autant de pauses que nécessaires, pique-nique compris, et sans nous dépêcher, il nous a fallu un petit peu plus de six heures pour clore cet excellent parcours que nous vous conseillons.

L_escu_panoramique

Merci à Marc pour ses superbes photos dont ce magnifique panoramique de la calanque de l'Escu.

Brochette de calanques façon Mélette

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