Banyuls-sur-Mer ♥ Port-Bou
Par le Puig de Benny Walters, la Forêt de Cervera et le Col des Bélitres.
Tôt, nous débutons notre périple dans Banyuls-sur-Mer par le boulevard Aristide Maillol sans voir une seule statue du Maître... C'est du lourd ici, du très beau village typique, vert, potagé et méditerranéen, Catalan. Direction le Canal Charles De Gaulle puig le Cami de la Cigala dans le quartier du Mas. Le sentier de départ est traverse de superbes collines vignoblées, la pierre franche de Banyuls propose la poursuite de Benjamin Walters vers la Catalunya. La diversité du sol est un plaisir des orteils, depuis une crête ou une restanque, maçonnée par le savoir-faire ancestral franc-maçon, on cherche en vain notre col sur les cîmes qui nous dominent et, bien sûr, on se gourre. Mais on se gourre bien-bien, hein, pas à moitié. Toujours est-il que nous prenons le village de Cerbère (France) pour Port-Bou (Espagne) depuis un col qui n'a rien à voir avec celui où nous aurions du nous rendre. Nous cherchons des sentiers dans une vallée en étant persuadés de nous trouver dans celle juste à côté. Il ne fallait pas quitter le balisage jaune du chemin de Benjamin
Walters pourtant, erreur de débutant trop enthousiaste pour ralentir et réfléchir! Ce n'est pas une question de qualité de carte ou juste d'amour-propre mais personne n'aime se paumer que je sache, dans le métro comme dans les flots. Bref, nous suivons le premier large chemin descendant vers la mauvaise gare ferroviaire sans trouver une seule correspondance avec nos tracés ou nos indications, normal. Donc nous ne vous raconterons pas non plus comment s'atteint la Torre del Roig, le bon col direct vers Port-Bou via d'autres ruines ou d'autres torrents splendides... Il faut dire que le balisage et les cartes de randonnées en Espagne sont, comment dire, pas très très précis... Nous, nous étions plus vers le Coll de Cerbère, la "rue" Manolo Valiente, à suivre les contours d'une large vallée couverte d'un maquis dense et désert vers les vignes et les tunnels sous les voies de Cerbère. Le pays est parsemé de petits torrents à flanc de montagne. De jeunes forêts de mélèzes ont été réimplanté dans le courant du XXème siècle pour remplacer les hectares abattus qui ont servi à alimenter les locomotives à vapeurs durant la conquête française de l'ouest. Nous n'avons plus le temps ni d'admirer ni de pauser dans le sympathique port de Cerbère, dommage car il semble agréable. On vient à peine de se rendre compte que ce n'est pas la bonne destination et qu'il ne nous reste qu'une demi-heure pour rallier Port-Bou par le Col des Bélitres (par le Poste des Douanes, désert comparé à celui du Perthus). Où se cachent nos joyeux mollets bien azymutés du matin? Nous passons finalement la frontière en accéléré pour rejoindre nos pénates dans l'autre pays. Pour de vrai: les cactus y poussent plus haut! On croirait le Mexique! C'était l'étape des trois jours la plus éreintante, car chercher son chemin à l'aveuglette oblige à des aller-retours incessants et décourageants. Nous avons fait tellement plus de kilomètres que celui que j'ai estimé ici, en cherchant, en se perdant de plus en plus... Port-Bou est heureusement retrouvé et deux tapas bien assaisonnés por favor, muchos gracias.