Mistral miougranié, saintes grottes et moitié de Lune...
Rocher de Saint-Michel, par l'Ancien Sémaphore, le Pas de la Demi-Lune et le Col du même Saint.
Caractéristiques approximatives :
~ Localisation : Massif de Marseilleveyre (13)
~ Départ / Arrivée : Callelongue, aller-retour
~ Distance : 5,7 km
~ Durée : 6h30 à moins d'un km/h pauses comprises
~ Dénivelé total : 976 m
"Samedi matin pluvieux, rando de vieux". Heureusement, après notre départ vers 10h de Callelongue en direction de l'Ancien Sémaphore (sentier jaune côté port) le ciel commence à bien s'éclaircir grâce aux solides rafales de mistral qui nous rafraîchissent les mollets. Du coup on se sent moins vieux déjà. Aucune difficulté jusqu'au col, nous décidons de faire un crochet vers cette fameuse bâââtisse dont nous ne soupçonnions pas le minâââble état pitoyable de délabrement. Ma foi, il serait intéressant de récupérer les quelques tommettes artisanales qui s'y trouvent encore, je les verrai bien dans mon vêêêstibule... La vue sur les cabanons en contrebas est fôôôrt joulie. Direction le sentier balisé en jaunes pointillés via un court passage où il faut lever les genoux relativement haut pour le rejoindre ; nous délaissons donc le sentier en "traits" jaunes qui s'enfonce dans le vallon de la Mounine. Grâce à Loulou la Cigale nous savons qu'il existe dans cette direction un Pas de la Mounine plutôt casse-gueule qu'il faudra qu'on aille tester bientôt... Mais revenons à nos pointillés. A gauche le singulier Rocher des Goudes, tout proche, et les îles, à main droite qui dansent dans le moutonnement blanc de notre Méditerranée... Nous bataillons un peu avec le vent pour prendre quelques photos nettes, il s'engouffre vigoureusement dans chaque ouverture de crête et nous gèle notamment les orteils. Mais... C'est beau. La protection contre ses agressions à couvert derrière n'importe quel pin ou cyprès est la bienvenue. Inversement, sous les Lames, un peu plus loin, nous pressons le pas car il ne s'agirait pas que l'un des quelques rochers en équilibre 50 mètres au-dessus vienne à nous céder dessus, ce serait ballot. Car nous n'avons pas encore âââdmiré le Pas de la Demi-Lune qui nous attend patiemment là bas, exactement là où le courant d'air se renforce de plus belle. Il est certain que ce passage vers le cirque suivant est relativement dangereux. Comment dire : tu te loupes sur les quelques mètres de mini-corniche après l'échancrure dans la paroi, tu meurs beaucoup plus bas, tout simplement... L'adrénaline et le vertige, violentes et joyeuses sensations que nous avions presque oubliées depuis la Corniche du Malvallon Médian, nous reviennent bien vite pour doper notre concentration et nous permettre d'avancer malgré les mauvais coups du mistral. Dans notre progression, nous venons de louper un détour possible vers la Grotte du Déserteur, mais c'est pas grave, on reviendra. Nous croisons une plaque en marbre incongrue, scellée à la roche, illustrée de Notre-Dame de la Garde. Surement une vieille copine à Saint-Michel. C'est perchés sur une corniche à l'abri des bourrasques, dans une autre grotte qui s'ouvre sur l'île de Maïre, tout en bas, que nous déjeunerons. Il s'agit de la Grotte de l'Ermite que l'on voit aisément depuis sa voiture, au port.
Les pluies de la veille alimentent le ruissellement de la roche et nous nous méprenons sur cette grotte en la confondant avec celle bien-nommée de Saint-Michel d'Eau Douce. La vérité, nous dirait Loulou la Cigale, c'est que cette dernière semble plutôt être la suivante sur notre chemin, plus profonde et équipée de gouffres dangereux.
Une troisième, 30 mètres plus haut, plus étroite, possède d'intéressantes poutres naturelles. C'est la grotte dite de l'Ours. Toutes les trois suintantes, mon appareil photo en a un peu pâti. Pour les visiter nous nous étions éloignés du balisage jaune, à la base nous souhaitions rejoindre un sentier vert afin d'atteindre un bleu et un sommet de Marseilleveyre à la clé. Une variante d'une fameuse rando proposée par Loulou sur son site, en somme. En essayant de nous repérer depuis notre ébouli, nous trouvons un petit sentier parsemé de cairns - certainement arpenté par des braco/chasseurs-pollueurs au vu des dizaines de douilles abandonnées - qui nous emmène au Col de Saint-Michel, il nous délivre alors son beau panorama du fond du Vallon de la Mounine, avec sa tête du même nom en face, visiblement difficile d'accès par ce versant. Autant se rabattre sur le Sommet du Rocher de Saint-Michel à la place de notre itinéraire initial. Le coin est vraiment désert - bon, à part nous et quelques singes à baudrier aggrippés à leurs voies rocheuses - et tout au bout du plateau joliment planté de garrigue la vue est assez exceptionnelle. Les Lames et le Rocher des Goudes à nos pieds, les grottes visitées plus tôt sous nos pieds, les différents vallons jusqu'à leurs calanques et autres villages typiques d'ici minuscules, l'horizon bleu ; quelle belle surprise que ce point de vue imprévu ! Les minutes de recueillement bucolique méritées et une bonne centaine de clichés plus tard, nous prenons le chemin du retour avant d'être congelés. Col de Saint-Michel, on longe ensuite le Vallon du Miougranier vers l'ouest pour déboucher via des éboulis sur le balisage vert puis le jaune qui mène au Vallon de Saint-Michel. Suit l'Escalier des Géants, qui porte très bien son nom ; les plus courtes pattes préfèreront surement le sentier vert au fond de Callelongue qui évite cette p'tite partie de grimpette, laquelle, pour des adultes - qui ne débarqueraient pas en tongs - ne représente finalement pas une difficulté majeure. Atterrissage à la buvette du port pour une 'tite mousse au soleil de 16h30. Pique-nique et pauses comprises, cette magnifique balade nous a demandé environs 6h, mais vraiment nous avons pris tout notre temps. Le seul point négatif fut le mistral qui rend les passages vertigineux désagréables, mais comme il est aussi chez lui, il vaut mieux apprendre à faire avec.